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DENT de SAGESSE

Exprimer et faire circuler de l'énergie info. sous différents angles

RIEN À FAIRE

Extraits de "Le dos au Mur" d'Uppaluri Gopala Krishnamurti

INTRODUCTION :
Vous connaissez peut-être Jiddhu Krishnamurti? Mais il n'est pas "le" K. dont nous parlons ici.

En IndeKrishnamurti  est un prénom commun comme jean, jacques ou pierre.. le non de famille est cité en premier Y OO

U.G., comme on nomme l'autre Krishnamurti est un franc-tireur de la spiritualité. Il dénit toute appartenance à l'enseignement de son homonyme. Il critique parfois même certaines affirmations de Jiddhu K. Cela ne manque pas de piquant... Et malgré tout, tous deux cherchent à éveiller l'inconditionné en chacun de ses interlocuteurs

.Voici quelques extraits brefs qui vous permettront d'approcher les dires décapants d'U.G..

Des commentaires pertinents de J.M. Terdjman accompagnent en italique les dialogues.

RIEN À FAIRE

 

 

 

..............................

Ce qui doit arriver doit arriver maintenant, sur le champ, à l'instant même. Mais ça ne va pas arriver, c'est pratiquement impossible. Ça ne va pas arriver parce que c'est le passé que vous utilisez comme instrument.

Il faut que le passé ne soit plus pour que le présent soit possible. Et ce présent est quelque chose que vous ne pouvez pas capturer, vous ne pouvez pas en faire l'expérience.

Même en supposant que le passé ne soit plus, vous ne pouvez pas le savoir. Et dans ce cas il n'y a pas d'avenir non plus pour vous.

[U. G. revient encore une fois au coeur de la description qu'il donne de la manière dont il fonctionne, et ce faisant de l'explication qu'il donne de la nature de la connaissance -connaissance à la fois du monde et de soi.

Nous ne connaissons pas la réalité, nous connaissons -et nous sommes seulement conscient- des concepts que nous avons formés concernant cette réalité. Ces concepts ne sont pas formés au fur et à mesure de notre contact avec le monde extérieur, ils doivent déjà exister pour que nous puissions nous y référer et avoir ainsi conscience de quelque chose. Ils sont du passé.

Rien ne peut être connu du présent, on ne peut pas en être conscient au sens habituel de conscience de soi et du monde.

L' immédiateté de la conscience, qui nous semble aller de soi, est un leurre.

La conscience existe dans le temps, et hors du temps -hors du passé il n'y a pas de conscience.

On ne peut pas connaître en dehors du temps, et donc on ne peut connaître que du passé.

Conscience et connaissance sont bien sûr prises dans leur sens habituel de conscience et de connaissance réfléchies : je sais, et je sais que je sais. Et c'est en sachant que je sais, que je sais que j'existe et que je suis conscient de moi-même (ou en sachant que je ne sais pas, que je doute, comme dirait Descartes).

Au niveau de la conscience non réfléchie, de la "conscience " directe (entre guillemets, puisqu'il ne s'agit plus du tout de la conscience dans sa définition habituelle par exemple quand le corps réagit spontanément et immédiatement à un danger quelconque) il y a communication directe de la matière à la matière; tout dans la nature est communication directe de la matière à la matière, mais il n'y a ni pensée ni connaissance ni conscience réfléchie ni conscience de soi ni conscience du monde.

Tout cela n'existe que quand un concept (au sens large du terme, tout fait mental -perception, émotion, image, etc) a été abstrait (rendu abstrait) et que de ce fait il a été possible de le cataloguer, ficher, ranger, étiqueter, etc].

 

Peut-être demain serez-vous le patron de votre entreprise, ou bien le maître d'école va-t-il devenir directeur de l'école, ou bien le professeur doyen; du point de vue professionnel il y a toujours une possibilité d'avancement, il faut batailler, et ça prend du temps.

Vous utilisez la même technique pour atteindre vos objectifs spirituels ou autres; votre esprit conçoit un objectif, qui doit être atteint dans un futur proche ou lointain. Cette approche a donné des résultats fantastiques pour l'homme. Alors, forcément, comment ne pas l'utiliser aussi pour réaliser vos idéaux spirituels?

 Vous avez essayé, vous avez fait tout ce qui était humainement possible -même ceux qui sont dévorés par cette soif intense de l'absolu ont suivi cette route- mais en vain.

En Inde tout le monde a tout essayé -ça dépasse l'imagination mais la chance n'a souri à personne.

Quand cette chose arrive [sa "calamité"], elle arrive à ceux qui ont vraiment totalement abandonné la quête, -qui ont tout "laissé tomber. C'est la condition sine qua non. Le mouvement tout entier [de la pensée] doit ralentir et s'arrêter. Mais faites n'importe quoi pour qu'il s'arrête et vous lui donnez une nouvelle impulsion, vous ajoutez à son élan. Voilà l'essence du problème

(UG utilise le mot/concept "calamité" pour définir son 'illumination'... Y OO)

 

Vous voulez quelque chose qui n'existe pas. Il n'y a que votre imagination, stimulée par les connaissances que vous avez ramassées ici et là sur le sujet. Et voilà, vous n'y pouvez rien.

Vous êtes en quête de quelque chose qui n'existe pas, qui n'existe pas du tout.

Je peux répéter ça jusqu'à la saint-glinglin -je ne sais pas quand on la fête dans votre pays- ou jusqu'au royaume de Dieu sur terre -mais il n'y aura jamais de royaume, ni sur terre ni ailleurs.

Vous continuez, vous persévérez, dans l'espoir que d'une manière ou d'une autre il y a un moyen d'y arriver. Et vous vous acharnez parce que vous pensez que c'est le moyen pour résoudre vos problèmes du quotidien; c'est une idée saugrenue, ça ne va rien résoudre du tout. "Si seulement j'avais cette illumination, adieu tous mes problèmes". Tu parles!

Vous ne pouvez avoir cette illumination, ni rien d'autre. Quand ce cataclysme arrive, il efface tout, il ne reste plus rien!

Vous voulez  tout ça, et aller au ciel en plus. Vous pouvez toujours courir!

Ce n'est pas quelque chose qui va arriver parce qu'on s'y efforce, ou par la grâce de qui que ce soit, même pas grâce à l'aide d'un dieu qui se ballade sur cette terre proclamant qu'il est descendu de quelque part (quelque part dans le firmament) pour votre salut et pour le salut de l'humanité -quelle histoire à dormir debout!

Personne ne peut vous aider. Vous aider à faire quoi? Voilà la question, vous comprenez.

[En commençant à lire le début du paragraphe précédent, l'idée pourrait venir à l'esprit: U. G. parle comme un Janséniste, contre les Jésuites; les bonnes actions, la bonne volonté, l'effort, etc, ne servent de rien, il faut avoir la grâce.

Mais U.G. écrase cette idée dans l'oeuf, comme tout le reste : rien qui vienne de soi ne peut servir, mais rien non plus de l'extérieur; il n'y a ni grâce, ni Dieu, ni personne pour vous aider

À moins que, poussée au bout, la pensée janséniste n'aboutisse à la même chose qu'U. G., quand il dit qu'on peut avoir non pas la grâce mais une certaine chance que ça arrive, comme ça, pour rien, quand on est complètement vidé, d'espoir, de pensée, de ferveur, et de tout].

Tant que vous aurez cette idée [de libération] en tête, vous allez tourner autour de ces gens-là, avec leurs promesses, leurs techniques. Tout ça va ensemble.

Mais [je vous répète qu'] il n'y a rien à faire.

De toute façon, vous êtes déjà en train de faire un tas de choses. Est-ce que vous pouvez rester sans rien faire? Non, vous ne pouvez pas, Vous êtes toujours en train de faire quelque chose, et malheureusement pour vous cette activité doit cesser [pour laisser le champ libre à la "calamité"].

Vous allez faire quelque chose d'autre, qui va être censé amener la fin de cette activité. Voilà le problème, voilà où vous en êtes arrivé. C'est tout ce que je peux dire. Je montre l'absurdité de vos actions, de votre démarche.

[Vous êtes toujours en train de faire quelque chose : cela rappelle un commentaire de Sri Nisargadatta Maharaj du 18 décembre 1980, expliquant à son auditoire le point de départ de sa "recherche ": "Je remarquai que du matin au soir, du lever au coucher, on est toujours en train de faire quelque chose ... J'en arrivai à la conclusion que c'est mon étant, ... le fait que je suis conscient de ma propre

existence ... qui est à l'oeuvre tout au long de la journée. Cette constatation a été le point de départ de ma recherche ". (Conscience et Absolu, p. 36, Les Deux Océans, Paris, 1998)].

Comme je l'ai mentionné hier, vous êtes venu ici pour trouver quelque chose, et ensuite vous irez certainement ailleurs.

Il n'y a rien ici pour vous, vous n'allez rien en tirer. Non pas que je veuille garder quelque chose pour moi; prenez tout ce que vous voulez.

Mais je n'ai rien à vous donner. Je ne suis pas quelque chose que vous ne seriez pas. Vous vous imaginez que je suis différent de vous. Cette pensée ne me vient jamais à l'esprit. Jamais.

Chaque fois qu'on me pose des questions, je suis perplexe: "Pourquoi ces gens me posent-ils ces questions? Comment puis-je leur montrer, les guider?". J'ai encore quelque illusion. Je me dis, peut-être vais-je essayer. Mais même cet "essai" ne signifie rien pour moi. Il n'y a rien que je puisse faire.

Il n'y a rien à obtenir. Rien à donner et rien à prendre. Voilà notre situation

Le dos au mur : U.G

Le dos au mur : U.G

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