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DENT de SAGESSE

Exprimer et faire circuler de l'énergie info. sous différents angles

Pour l’expérience supramentale tout est rond

Chapitre XV - la conscience supramentale

La vision Supramentale. Part IV

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Le mental, même le surmental de nos prophètes, est irrémédiablement lié aux dualités (les dualités dans l’Unité): si Dieu est en haut, Il n’est pas en bas, si c’est blanc, ce n’est pas noir.

Pour l’expérience supramentale tout est rond, c’est tout le temps oui et non en même temps, constate la Mère, les deux pôles de toutes choses sont constamment enjambés dans une autre «dimension» («les espaces secrets du dedans», disaient les rishis védiques, II.4.9).

Ainsi, le Transcendant n’est pas ailleurs hors du monde; Il est partout ici-bas, à la fois totalement dedans et totalement dehors.

La conscience supramentale, de même, est totalement dans le monde et totalement hors du monde; elle est dans le Silence éternel et au milieu de tous les vacarmes; elle est sise sur le Roc inébranlable et au cœur du courant.

Et c’est pourquoi elle peut vraiment jouir de la vie et être le maître de la vie, parce que si nous sommes exclusivement dans le courant, il n’est pas de paix ni de maîtrise pour nous; nous sommes emportés comme un fétu.

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On s’aperçoit très vite, en effet, qu’il suffit de faire un pas en arrière dans sa conscience, juste un petit mouvement de retrait, et l’on entre dans une étendue de silence par-derrière. Comme s’il y avait un coin de notre être qui avait les yeux à jamais fixés sur un grand Nord tout blanc. Le vacarme est là, dehors, la souffrance, les problèmes, et on fait un léger mouvement intérieur, comme pour franchir un seuil, et, tout d’un coup, on est en dehors (ou en dedans?) à mille lieues et plus rien n’a d’importance, on est sur des neiges de velours.

L’expérience finit par acquérir tant d’agilité, si l’on peut dire, qu’en plein milieu des activités les plus absorbantes, dans la rue, quand on discute, quand on travaille, on plonge au-dedans (ou en dehors?) et plus rien n’existe, qu’un sourire – il suffit d’une fraction de seconde.

Alors on commence à connaître la Paix; on a un Refuge inexpugnable partout, en toutes circonstances. Et on perçoit de plus en plus tangiblement que ce Silence n’est pas seulement au-dedans, en soi; il est partout, il est comme la substance profonde de l’univers, comme si toute chose se détachait sur ce fond, venait de là, retournait là.

C’est comme un creux de douceur au fond des choses, comme un manteau de velours qui enveloppe.

Et ce Silence n’est pas vide, c’est un Plein absolu, mais un Plein sans rien dedans, ou un Plein qui contient comme l’essence de tout ce qui peut être, juste avant la seconde où les choses vont naîtreelles ne sont pas là, et pourtant elles sont toutes là, comme une chanson pas encore chantée.

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pour le Supramental, il n’y a plus de «passage», plus de «seuil» à franchir; on ne passe pas d’un état à un autre, du Silence au vacarme, du Dedans au dehors, du Divin au non-divin – les deux sont fondus dans une expérience unique: le Silence qui est en dehors de tout et le Devenir qui coule partout; l’un ne nie pas l’autre, l’un ne peut pas être sans l’autre.

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Le royaume de Dieu est de ce monde, et il n’est pas de ce monde. Tout le secret est de réunir les deux expériences en une, l’infini dans le fini, l’intemporel dans le temporel et le transcendant dans l’immanent. Alors on a la Paix dans l’action et la joie de toutes les manières.

Tranquille, profond comme la mer, il rit dans la vague:

Universel, il est tout – transcendant, personne (Savitri)

La conscience supramentale répète le mystère d’une grande Lumière tranquille qui, «un jour» hors du temps, voulut se voir temporellement, successivement, d’une myriade de points de vue, et qui, pourtant, ne cesse pas d’être une et ronde, totalement contenue en soi dans un éternel instant.

L’évolution n’a d’autre but que de retrouver tout en bas cette totalité d’en haut, c’est de découvrir sur la terre, au milieu même des dualités et des contradictions les plus poignantes, l’Unité suprême, l’Infinitude suprême, la joie suprême – Ânanda.

C’est pour trouver ce secret que nous avons été tirés en bas chaque fois que nous faisions un pas en haut.

Satprem

Sri Aurobindo ou l’aventure de la conscience

Art : Josiane Josée Restiau

 

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