Le plaisir dépend des choses, et le bonheur non.
27 Juillet 2016
Rédigé par Luceffa et publié depuis
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Q: Ce monde dans lequel il y a tant de souffrance, comment pouvez-vous le
considérer comme inconséquent. Quelle insensibilité !
M: Mais c’est vous qui êtes insensible, pas moi. Si votre monde est si plein de
souffrances, faites quelque chose, n’y ajoutez rien par votre indolence ou votre
avidité. Je ne suis pas lié par ce monde de rêve. Dans mon monde, on ne sème pas les
graines de la souffrance que sont le désir et la peur, et la souffrance n’y pousse pas.
Mon monde est libre des contraires, des oppositions qui se détruisent mutuellement ;
l’harmonie y règne ; sa paix a la qualité du roc ; cette paix et ce silence sont mon
corps.
Q: Ce que vous me dites me rappelle le Dharmakaya du Bouddha.
M: Peut-être. Ce n’est pas la peine de sortir toutes vos références. Contentez-vous de
considérer la personne que vous imaginez être comme une partie du monde que vous
percevez dans votre mental et regardez le mental de l’extérieur, car vous n’êtes pas le
mental.
En définitive votre seul problème est la vivacité avec laquelle vous vous
identifiez a tout ce que vous percevez.
Secouez cette habitude, rappelez-vous que vous
n’êtes pas ce que vous percevez, utilisez votre pouvoir de distanciation éveillée.
Voyez-vous vous-même dans tout ce qui vit et votre attitude sera l’expression de votre
vision. Quand vous aurez réalisé qu’il n’y a rien dans ce monde que vous puissiez
appeler vôtre, vous le regarderez de l’extérieur comme vous regarderiez un drame sur
une scène ou un film sur un écran, admiratif et réjoui, mais en réalité inébranlable.
Tant
que vous vous imaginerez être quelque chose de tangible et de solide, une chose
parmi les autres, existant réellement dans le temps et l’espace, éphémère et
vulnérable, vous serez naturellement anxieux de survivre et de croître.
Mais quand
vous savez que vous êtes au-delà du temps et de l’espace - en contact avec eux, au seul
point de l’ici et maintenant, et par ailleurs pénétrant et contenant tout,
inapprochable, inattaquable, invulnérable vous n’aurez plus peur. Connaissez-vous
tel que vous êtes - il n’y a pas d’autre remède contre la peur.
Apprenez a penser et a sentir selon ces directives ou vous resterez indéfiniment sur le
plan personnel du désir et de la peur, gagnant et perdant, évoluant et dépérissant. Un
problème personnel ne peut pas être résolu sur ce plan. Le désir même de vivre est le
messager de la mort, comme derrière la soif de bonheur se dessine le chagrin.
Le
monde est un océan de douleur et de peur, d’angoisse et de désespoir. Les plaisirs
sont comme des poissons peu nombreux et rapides, ils viennent rarement et partent
très vite.
Un homme ayant une faible intelligence croit, contre toute évidence, qu’il est
une exception et que le monde lui doit le bonheur. Mais le monde ne peut pas donner
ce qu’il n’a pas, il n’a foncièrement aucune réalité - et n’est sans aucune utilité en ce
qui concerne le bonheur. Il ne peut en être autrement.
Nous cherchons le réel parce que nous sommes malheureux dans le non-réel. Le bonheur est notre vraie nature et
nous n’aurons pas de repos avant de l’avoir trouvé, mais nous savons rarement ou le
trouver.
Une fois que vous aurez compris que le monde est une vision erronée de la
réalité et qu’il n’est pas ce qu’il parait être, vous serez délivré de cette obsession. Seul
ce qui est compatible avec votre être réel peut vous rendre heureux ,et le monde, tel
que vous le percevez, en est la négation absolue.
Demeurez tout a fait tranquille et examinez ce qui vient a la surface du mental.
Rejetez le connu, accueillez ce qui, jusqu’a cet instant, était inconnu, et rejetez-le a
son tour.
Vous atteignez ainsi un état dans lequel il n’y a pas de connaissance mais
seulement l’être, l’être même qui est connaissance. Connaitre par l’être, c’est la
connaissance directe. Elle est fondée sur l’identité de ce qui voit et de ce qui est vu.
La
connaissance indirecte est fondée sur la mémoire et la sensation, sur la proximité du
sujet percevant et de sa perception et elle se limite au contraste existant entre eux.
Avec le bonheur, c’est pareil. Généralement, il faut que vous soyez triste pour
ressentir le contentement, et content pour éprouver de la tristesse.
Le vrai bonheur
est sans cause et il ne peut pas disparaitre par manque de stimulation. Il n’est pas le
contraire de la douleur, il embrasse toute douleur et toute souffrance.
Q: Comment peut-on rester heureux au milieu de tant de souffrance ?
M: On ne peut pas s’en empêcher - le bonheur intérieur est irrésistiblement réel.
Comme le soleil dans le ciel, ses manifestations peuvent être voilées par des nuages,
mais il n’est jamais absent.
Q: Quand nous avons des ennuis, nous sommes forcement malheureux.
M: La peur est le seul tourment. Sachez que vous êtes indépendant et vous serez
délivre de la peur et de ses ombres.
Q: Quelle est la différence entre le bonheur et le plaisir ?
M: Le plaisir dépend des choses, et le bonheur non.
Je Suis pdf page 337/338
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